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Le Festival d’été de Lucerne, cette année placé sous le signe de la « curiosité », est une référence mondiale parmi les festivals de musique symphonique. Quelques prestigieux orchestres invités viennent épauler des deux orchestres locaux, l’Orchestre du Festival de Lucerne et l’Orchestre Contemporain du Festival de Lucerne. Initialement formé par Ernest Ansermet en 1938 et dissout en 1993, l’Orchestre du Festival de Lucerne a été refondé par Claudio Abbado en 2003, à partir de musiciens du Mahler Chamber Orchestra et d’instrumentistes sélectionnés par Claudio Abbado au sein des meilleures phalanges européennes. Aujourd’hui dirigé principalement par Riccardo Chailly, cet orchestre est devenu mythique, et chacun de ses concerts est un événement. Ce qui est intéressant, en lien avec Gustav Mahler, c’est que le projet initial de Claudio Abbado était de réaliser une intégrale des symphonies de Mahler, avec cet orchestre « à sa main » ; ce qu’il fera, à l’exception de la 8ème qui n’ira pas au-delà des répétitions, le chef n’étant pas à l’aise avec le résultat obtenu (la 8ème n’était pas la symphonie favorite d’Abbado, pour le dire autrement).
La 7ème symphonie n’est décidément pas une partition facile, même pour un orchestre aussi talentueux que celui du Festival de Lucerne. Le gigantesque premier mouvement, complexe et sombre, demande, en plus d’une exécution parfaite, une vision claire et affirmée du chef. Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, ces deux dimensions se sont révélées un peu faibles, surtout au début du mouvement. Quelques faiblesses instrumentales dans les pupitres de cuivres (malgré un cor ténor époustouflant), un orchestre mal équilibré et mettant quasiment tout le mouvement à se caler, et une vision un peu confuse, oscillant entre caractère martial et mystérieux dans une alliance peu convaincante. Aucune tension dramatique à la fin du mouvement, pourtant marquée par un irrésistible climax. Les deux Nachtmusiken et le Scherzo seront nettement plus réussis, grâce à la performance individuelle des solistes (bois, cor) et à la beauté des pupitres de cordes. Mais là encore, un narratif incertain, surtout dans le Scherzo. Quant au Rondo – Finale, il a souffert des mêmes faiblesses que le premier mouvement, révélant davantage de confusion que d’unité, avec des tuttis orchestraux mal équilibrés. Manquait-il une répétition ou deux, alors que l’orchestre venait de se réunir à nouveau pour un mois de festival ? Certainement. Mais la 7ème symphonie ne pardonne pas en concert, et jusqu’ici, seules deux représentations sont réellement sorties du lot : Kirill Petrenko avec le Philharmonique de Berlin, également à Lucerne (critique sur ce site), et Daniel Harding avec l’Orchestre de la Radio Bavaroise, à Leipzig en 2023 (également commentée sur ce site).


