Né le 7 juillet 1860 à Kaliste, en Bohême (non loin de la frontière de Moravie) ; mort à Vienne, le 18 mai 1911.
Issu d’une famille israélite de langue allemande, Gustav Mahler fit ses études au Conservatoire de Vienne, où il eut comme condisciple Hugo Wolf, et entreprit dès 1880 une double carrière de compositeur et de chef d’orchestre.
Il devait très rapidement, dans l’une et l’autre, atteindre les plus hauts sommets. De 1880 date la cantate Das Klagende Lied. Les premières étapes de la carrière de chef d’orchestre furent Bad Hall (1880), Ljubljana (1881-1882), Olmütz (1883), Cassel (1883-1885), Prague (1885-1886) et Leipzig (1886-1888). A Cassel furent écrits les Lieder eines fahrenden Gesellen. La Première Symphonie, dite « Titan », fut esquissé à Cassel, terminée à Leipzig et créée en 1889 à Budapest, – Mahler ayant été nommé, à l’automne 1888, directeur de l’Opéra de cette ville. Il conserva ce poste jusqu’en mars 1891, date à laquelle il devint premier chef d’orchestre à l’Opéra de Hambourg.
Durant les années suivantes furent composés la plupart des Wunderhorn Lieder, et, comme symphonies, la Deuxième, dite « Résurrection » (1894) et la Troisième (1896). A Hambourg, Mahler eut sous ses ordres une troupe excellente et comme assistant, à partir de 1894, un jeune homme nommé Bruno Walter. Avec son accession, en 1897, au poste de directeur de l’Opéra de Vienne, Mahler aborde l’étape la plus prestigieuse de sa carrière officielle. Ne ménageant ni les autres ni lui-même, il se fait des partisans dévoués et des adversaires acharnés. En 1902, son mariage avec Alma Schindler marque un tournant dans sa vie : avec le peintre-décorateur Alfred Roller, il réalise de 1904 à 1907 ses plus grandes mises en scène, fondant ainsi la renommée de l’établissement. Furent alors composées la Quatrième Symphonie (1900), la Cinquième (1902), la Sixième (1904), la Septième (1905) et la Huitième (1906), ce à quoi il faut ajouter deux cycles de cinq lieder, chacun sur des poèmes de Rückert (1901-1904) : les Rückert-Lieder et les Kindertotenlieder.
En 1907, trois « coups du destin » frappèrent Mahler : perte, à la suite notamment d’attaques ouvertement antisémites, de son poste à Vienne, ; mort de sa fille aînée âgée de quatre ans ; découverte chez lui d’une maladie de cœur incurable. Appelé par le directeur de Metropolitan Opera, il passa quatre années de suite l’automne et l’hiver à New York (où il dirigea aussi la Philharmonie), et le printemps et l’été en Europe où il termina, en 1908, Das Lied von der Erde et, en 1909, la Neuvième symphonie.
En 1910, une grave crise conjugale, qui nécessita une consultation chez Freud, fut une des causes de l’inachèvement de la Dixième symphonie. Victime en Amérique, en mars 1911, d’une angine à streptocoques, et ramené d’urgence en Europe, Mahler mourut à Vienne peu après.
« GUSTAV MAHLER » de Marc Vignal, extrait de « GUIDE DE LA MUSIQUE SYMPHONIQUE » – Sous la direction de François-René Tranchefort – © Librairie Arthème Fayard, 1986